Alors que les effets tératogènes de l'alcool sont prouvés scientifiquement depuis plus de trente ans, le lien entre alcoolisation prénatale de la mère et handicap de l'enfant n'est pas évident ni pour la population ni pour les professionnels de santé.

La place qu'occupe l'alcool dans nos représentations sociales et culturelles, la difficulté à parler d'alcool et le poids des lobbies viticoles en France expliquent, pour une large part, le retard pris par notre pays dans le traitement de l'alcoolisation de la femme enceinte.

Pourtant, un pour cent des enfants naissent chaque année avec des séquelles d'une exposition prénatale à l'alcool (EPA), et pour un tiers d'entre eux, un Syndrome d'Alcoolisation Foetale (SAF) grave est diagnostiqué.

Ce diagnostic emporte quatre conséquences : un retard de croissance intra-utérin, une dysmorphie crânio-faciale, des atteintes du système nerveux central et des malformations d'organes.